Il fut un temps où lorsque le monde allait trop vite et que je me perdais dans ses méandres, j'avais pour habitude d'aller rendre visite à mon arrière grand-mère Pierrette. Loin de la rumeur des hommes et dans la chaleur de sa cuisine, je m'asseyais en sa compagnie. Moi, j'étais encore jeune et naïve, elle souriante et sage, derrière ses lunettes épaisses et sa mise en plis impeccable. Dans les effluves de ricorée, nous effectuions notre rituel secret pendant lequel elle me transmettait "l'air de rien" ses savoirs ancestraux de femme à femme. C'est dans cette cuisine, que Pierrette me parle des femmes sauvages des Pyrénées et d'ailleurs, des guérisseuses, des mères, des amoureuses… des femmes, tout simplement.

Je parle de celles qui ont choisi des chemins de liberté, et qui par leur choix personnel ont ouvert des routes à emprunter, nous ont montrés les directions à suivre, dans ces chemins intemporels, sensibles et multiples.